Le Monastier Sur Gazeille

C’est l’histoire d’une rencontre entre un homme, Robert Louis Stevenson, et un village : Le Monastier-sur-Gazeille. En 1878, il y entame un voyage à pied jusqu’à Alès, traversant le Velay, le Gévaudan et les Cévennes. Ce périple inspirera son célèbre récit « Voyage avec un âne dans les Cévennes« et marquera à jamais la région.
Aujourd’hui, une stèle au cœur du village, sculptée par l’artiste Lucie Delmas, lui rend hommage. Chaque année, près de 6 000 marcheurs suivent ses pas, redonnant vie à son itinéraire.
Mais le passage de Stevenson ne se mesure pas seulement en retombées touristiques. Il résonne comme une invitation au voyage, à la rencontre, à l’introspection. Un appel à quitter les villes pour goûter à la liberté des chemins et à la richesse des territoires traversés.
Stevenson voyageait pour vivre l’instant présent, trouver l’inspiration, comprendre le monde et lui-même. Son chemin est devenu celui de nombreux autres, qui, comme lui, cherchent à voir le monde autrement.
Puissiez-vous, vous aussi, regarder le monde sous un jour nouveau, et peut-être trouver dans le livre intitulé « Journal de route en Cévennes » l’envie de partir, vous aussi, tracer votre propre route.

En août 1878, l’écrivain écossais Robert Louis Stevenson arrive au Monastier-sur-Gazeille, où il séjourne un mois à l’hôtel Morel (aujourd’hui la pharmacie). Il explore les alentours, jusqu’à Laussone, sur les traces de George Sand.
Durant ce séjour, Stevenson prend de nombreuses notes qui donneront naissance au livre « Une ville de montagne en France« , un texte publié bien plus tard dans « Journal de route en Cévennes« (1978). Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce chapitre n’est pas dans « Voyage avec un âne dans les Cévennes« .

Il y décrit Le Monastier, chef-lieu de canton, juché sur les hauteurs à une vingtaine de kilomètres du Puy-en-Velay. Il parle d’un village vivant, traversé d’une unique rue étroite, animé par les dentellières, les cabarets, les marchés bruyants, les messes dominicales et les discussions animées sur la politique ou la religion. Stevenson s’étonne des coutumes locales et de l’hospitalité montagnarde, parfois rude au premier abord, mais chaleureuse quand la confiance est établie.
L’écrivain, petit-fils de pasteur, sensible à l’histoire des protestants d’Écosse et de France, ressent ici un lien profond avec les Cévennes. Son intérêt pour la résistance des Camisards fait écho à ses propres questionnements spirituels.
Il est aussi touché par le paysage : un plateau sauvage aux allures écossaises, des vallées verdoyantes et la rivière Gazeille qui murmure au pied du village, berçant ses nuits. Il note : « Le cours de la Gazeille est un lieu de fraîcheur, où l’on entend les oiseaux chanter… »
À cette époque, Le Monastier est encore un bourg commerçant très actif. Dans les années 1950-60, les habitants se souviennent d’une trentaine de cafés, de nombreux artisans et d’une vie sociale animée.
Robert Louis Stevenson quittera Le Monastier le 22 septembre 1878 pour entamer son célèbre périple à travers le Velay, le Gévaudan et les Cévennes, aux côtés de son ânesse Modestine.